On ne va pas se le cacher. Un peu niaisement, on avait un peu tendance à croire qu’Internet vivait d’amour et d’eau fraîche. Qu’il suffisait d’un peu d’électricité et de quelques ondes venues de l’hyperespace ou du Saint-Esprit pour aller sur n’importe quel site hébergé en France ou ailleurs. Hélas, le web – comme toute bonne chose dans la vie – a son côté nocif. Chaque connexion a un coût énergétique, chaque requête a son empreinte écologique. Bien évidemment, un site web quel qu’il soit n’est pas et ne sera jamais une centrale pétrochimique nord-coréenne. Jamais non plus, on ne verra les serveurs de Facebook créer une catastrophe de l’ampleur de Fukushima. Néanmoins, le phénomène a pris assez d’ampleur pour que les autorités s’y intéressent de très près.
Couche d’ozone vs. datacenters
La crise a beau y faire. Plus pratiques et particulièrement adaptés aux nouveaux comportements des consommateurs, les sites d’e-commerce ont le vent en poupe. En 2011, les ventes en France auraient ainsi progressé de près de 22%, le nombre de sites de 23% et celui de cyberacheteurs de 11%. Et le phénomène continue de s’amplifier. Aux Etats-Unis, l’explosion des sites d’e-commerce posent ainsi de réelles questions environnementales. Au pays des hamburgers et des obèses, on constate en effet une hausse significative des livraisons et donc du transport routier. Bien sûr, les UPS, DHL et autres Chronopost se frottent les mains. La couche d’ozone, elle par contre, beaucoup moins. Et si l’on ajoute à cela que l’informatique professionnelle représente jusqu’à 25 % du poste de dépense énergétique d’une entreprise et que les datacenters sont responsables de près de 2% des émissions totales de dioxyde de carbone dans le monde, les perspectives ne sont guère reluisantes.
Tout n’est pas perdu !
Pourtant, en dépit d’un constat un brin alarmant, des solutions tendent à se dessiner. Entre les éternelles rumeurs de serveurs sous l’eau, les datacenters quasi militarisés dignes de la Zone 51 ou les projets fantaisistes de serveurs en orbite interplanétaire, de réelles alternatives se dégagent. Les serveurs écologiques sont déjà commercialisés. Plus puissants, ils consomment également jusqu’à 30 fois moins qu’un serveur classique. Autre solution viable face à l’impact environnemental : la virtualisation qui permet de faire fonctionner simultanément plusieurs machines virtuelles sur un seul et même serveur physique. L’intérêt ? Diminuer les dépenses d’investissement en augmentant l’efficacité énergétique. Grâce à la virtualisation, on estime ainsi que les coûts informatiques sont réduits de 50 à 70%. Ce qui n’est pas négligeable. Et cela ne fait qu’illustrer l’une des nombreuses solutions qui se mettent en place un peu partout dans le monde pour faire de l’Internet un moteur de l’économie verte. Cependant, n’oublions jamais que le plus utile reste encore les efforts que l’on réalise au quotidien. En bref, même si des solutions novatrices émergent, continuez à prendre votre vélo à roulettes et à privilégier l’ampoule basse consommation plutôt que la bonne grosse lampe halogène qui chauffe à 500W, c’est encore le meilleur moyen d’agir efficacement pour l’environnement.